AppAs

Un cercle très fermé ouvert aux foules rieuses

  • Sagesse feuillue

    Un arbre accueille un jeune brin d'herbe d'un signe amical de branche

  • Trop de passé dans le futur

    Dans quarante ans, j’aurai soixante-quinze ans… L’avenir est une affaire de vieux. ■

  • Folie de jeune couple fou

    Ton indifférence me désarçonne, mon amour. Pourtant, avec cette cravate Donald Trump, je suis cocasse. Voyant ma déception, tu t’approches et me questionnes. Et moi de bégayer. Et toi, de rire. Et moi de me mettre un peu en colère.
    « 592,25 divisé par 3,92 ? demandé-je durement.
    — 151, 084184 », me répliques-tu, ton regard planté dans le mien. Tes yeux d’amazone brûlent d’une fierté ibère (car tu es ibère).
    Une lutte au corps-à -corps s’ensuit. Tu te cognes sur le coin du lave-linge. Je te soigne avec un antiseptique en aérosol. Les yeux te piquent. Tu pleures. Moi aussi. On sonne à  la porte. Il n’y a personne. Je dis « Il n’y a personne ». Et toi de poursuivre, d’un air entendu : « C’est aussi ce que je pense ». Alors, je sors ma crécelle Albator. Et là , tu éclates de rire. Et on finit la soirée en s’aimant sur fond de Magic System. ■

  • Jugement dernier

    Les témoins de Jéhovah se sont présentés chez moi ce matin, à 11h. Le duel aura lieu mardi, en forêt, à l’aube. ■

  • En visite à Rueil

    « Le Malmaison, c’était Bonaparte.
    — Quoi ?
    — Rien, c’était une blague. Continuons la visite de cet intéressant château. »■

  • Thriller en montagne

    Les gars avaient réussi à arrimer au sommet du pic rocheux un container de cure-dents en vrai bois du Bengale. Mais nous doutions que ce fût suffisant pour que le révérend Slapcoe renonçât à ses funestes projets. ■

  • Virtuose du rail

    cc by Andres Garcia via unsplah

  • Ça tourne mal

    « J’en ai assez d’être toujours la quatrième roue du carrosse !
    — Mais Nolwenn, un carrosse a toujours quatre roues, toutes aussi utiles les unes que les autres. Si vous étiez la cinquième , là, effectivement, vous pourriez vous plaindre d’être mise à l’écart, Nolwenn.
    — Je m’en tape de votre carrosse. Je ne veux plus être une roue, c’est tout.
    — Mais quoi, alors ? Le cheval, le cocher, la caisse, les sièges, une passagère ?
    — Je veux être le soleil…
    — Mais on est complètement hors du carrosse, Nolwenn.
    — …le vent, la pluie…
    — Nolwenn ?
    — …l’amour, l’espoir…
    — Monsieur Casaque, Nolwenn nous fait une crise poétique. Veuillez l’emmener à l’atelier. C’est urgent.
    —…la mer, les planètes.
    — Ça faisait déjà  quelques jours qu’elle débloquait sérieusement. Je ne suis pas plus étonné que ça. Et puis vous irez me chercher Mathilde. Elle fera la quatrième roue du carrosse. Nom de Dieu, quel métier épuisant. » ■

  • Paradoxe marchand

    Un hypermarché, c’est un endroit bourré d’invendus. ■

  • Elle avait l’air un peu absent

    « Mon capitaine, nous sommes confrontés à un cas de disparition particulièrement mystérieux.
    — Ah.
    — La personne disparue, une femme de 34 ans, résidant à Saint-Paul-du-Chemin, n’ a pas quitté son domicile.
    — Fichtre !
    — Tout un chacun peut aller sonner à sa porte et parler avec elle sans problème.
    — Avez-vous lancé des recherches ?
    — Affirmatif, mon capitaine. Toutes les brigades mobilisées sont arrivées à la même conclusion : la disparue habite chez elle.
    — Voici, effectivement, une affaire étrange. L’idéal serait de pouvoir interroger la disparue elle-même. Mais pour cela, effectivement, il faudrait qu’on la retrouve.
    — C’est à n’y rien comprendre, mon capitaine. Toutes les pistes mènent à cette maison de Saint-Paul, avec cette femme qui y réside en permanence.
    — Et du côté de la famille
    — La mère est très affectée par la disparition de sa fille. La presse s’est emparée de l’affaire. Ça commence à faire du bruit.— Pas de panique. Nous allons trouver une solution. Pour calmer les esprits, je vous suggère d’annoncer que la disparue a été retrouvée.
    — Mais quelles preuves allons nous fournir, mon capitaine ?
    — Présentez-vous au domicile de cette femme, et prenez-la en photo en lui faisant tenir le journal du jour.
    — Bonne idée, mon capitaine. Ça prouvera au moins qu’elle est vivante.
    — Et surtout, ne vous découragez pas. On va la résoudre cette affaire. Une femme qui est chez elle ne disparaît pas comme ça, par magie.
    — C’est tout à fait juste. Merci mon capitaine ! » ■